Pourquoi Pixar a l'air d'avoir perdu sa grandeur (Luca et Alerte Rouge)

1995, sort le premier film en images de synthèse, Toy Story, et suite à son succès, propulse le studio responsable de cette prouesse sur le devant de la scène. Et depuis près de 30 ans, Pixar réussit à faire rêver petits et grands via des histoires invraisemblables, sur le papier, de fourmis, monstres effrayants qui ont peur des enfants, d'un père poisson clown qui recherche son petit, d'un rat cuisinier et d'une histoire d'amour quasi muette entre deux robots, entre autres. Et il arrive, si on se fie aux notes sur internet, la très majeure partie des cas à produire de très bons films, en tout cas, des films qui plaisent. Après, bien sûr, comme partout, question de goûts, il y a des films qu'on préfère à d'autres, des films adulés dont on est pas vraiment fan. Pour moi, c'est avec Les Indestructibles. Contrairement aux autres films, je n'étais pas dans un monde improbable, avec une certaine magie. L'histoire de cette famille de super est sympa mais dont je m'attarde pas plus.

Puis il y a eu Cars 2, où on sent que c'est la première fois que le public est plus critique. Et pour cause, ça sent vraiment un film plus pour les enfants avec une deuxième lecture adulte qui se retrouvait juste à la fin mais jetée comme un cheveu sur la soupe avec cette histoire de moteur. D'ailleurs je n'ai jamais vu Cars 3, ni Les Indestructibles 2. Enfin Le voyage d'Arlo est... pas mauvais, peut-être suis-je indulgent avec celui là, car même si Arlo est agaçant, qu'on peut voir des choses reprises ici et là, je me rappellerai toujours de ces deux scènes qui m'ont beaucoup marqué, qui d'une façon m'ont plus ému que n'importe quelle scène de Vice Versa, les deux étant sortis à quelque mois d'intervalle, acclamé de partout et dont je trouve meilleur globalement. Mais je sais pas, peut-être que je tourne pas rond. XD

Je pense que depuis Toy Story 4, il y a quelque chose qui s'est vraiment perdu chez ce studio. Déjà pourquoi avoir fait ce film alors que le 3è clôturait la saga d'une belle manière. Surtout, tout ca pour ça... il est aussi beau techniquement qu'assez ennuyeux et pas drôle en fait.

Puis on apprend qu'ils feront des séries Disney +, basés sur leur catalogue, histoire de surfer sur la nostalgie.

Et encore sur cette plateforme VOD de Disney, ils ont mis en ligne 3 films, originaux cette fois, à savoir Soul, Luca et Alerte Rouge. On dirait que Disney a une tactique bien étrange, puisqu'Alerte rouge est sorti directement sur Disney +, contrairement à Encanto, du studio Disney Animation Studio, mais compte sortir en salle... Buzz l'éclair?! De la science-fiction basé sur le personnage qui a inspiré le fameux jouet de Toy Story. Mais quand est-ce qu'ils vont mettre cette saga au placard une bonne fois pour toute?? Surtout qu'au vu des images, ça ne me tente pas du tout. Je trouve visuellement assez quelconque. On dirait qu'il ne se passe rien de trépidant. Mais je sens aussi pas mal de choses qui iraient dans le sens de l'idéologie woke, déjà on nous dit qu'il y a un baiser entre deux personnages de même sexe, certes pas de quoi fouetter un chat je trouve... mais, théorie du complot, je sens surtout que Buzz ne sera pas le fameux héros qu'on nous vend, qu'un personnage non blanc "dans l'ombre" fera les actes héroïques qui seront attribués à Buzz, ou alors il inspirera Buzz et/ou Buzz se sacrifiera à la fin, comme tout homme blanc qui devrait disparaître, si on croit certains fanatiques de ce mouvement.

Mais je reviens sur les derniers films Disney+. Non pas Soul, puisque j'ai déjà fait un article dessus ici.

Et bien, après avoir vu Luca et Alerte Rouge... c'est difficile a dire, mais je ne le trouve pas très bons, comme Soul.

Déjà, je n'étais pas super emballé de ces projets, mais je leur ai laissé une chance. Ça s'est juste confirmé : 

 Luca

 

un Luca très leger, destiné principalement aux enfants avec ces deux petits enfants-poissons, Luca et Alberto, qui rêvent de partir à l'aventure au guidon d'une Vespa (drôle de rêve mais pourquoi pas). On a comme antagoniste un ado qui passe son temps à tirailler les petits, comme effet comique les parents de Luca qui le cherchent dans le monde des humains, et pour le reconnaître, ils jettent de l'eau sur tous les enfants qu'ils croisent... certes. Après, la relation entre Luca et son ami est assez basique, mais j'ai bien aimé quand la petite fille a l'air de s'interposer entre eux sans le faire exprès en fait, ce qui fait que Luca est plus curieux par rapport au monde et change ses priorités. Après le tout, comme les parents de la petite qui ont l'air séparés, le fait d'accepter les êtres comme Luca est traité de manière assez légère, c'est pas super profond, ce qui rend le tout basique aussi... oui plutôt en direction des enfants sans à avoir de grands moments, ni plusieurs couches de lectures, à part peut-être l'acceptation de gens différents et des préjugés.

(mais, quand je pense que certains tarés ont cru voir une relation gay entre Luca et Alberto, une personne a osé même écrire un article comme quoi Pixar n'a pas eu le cran de créer une romance, alors que tout partirait dans cette direction, à croire que les relations amicales entre garçons n'existent pas... et c'est pourtant clair que non, il n'y a absolument rien de gay, rien ne le montre au contraire, d'autant plus que ce sont des enfants, et que le fait que le réalisateur a du se justifier que non, c'est grave je trouve! C'est dans des moments comme là, qu'on se dit que des activistes, bien à gauche "bizarrement", sont totalement obnubilés et perdus dans leur combat. Et en plus ça peut desservir le film, parce que vu comme ça, il ne serait pas clair dans son approche, ce qui est totalement faux, c'est juste que ces critiques n'ont absolument rien à faire là. Ces gens sont dérangés, toujours à voir le monde à travers un certain filtre qu'ils veulent, et en plus le faire appliquer aux autres personnes, dont des enfants.)

Alerte rouge

Et Alerte Rouge, qui je trouve pique des tas de choses par ci par là, pour au final être assez raté à mon avis. Alors, c'est Mei, ado modèle, bonne élève, joue d'un instrument, traine avec une bande de potes et suit ce que dit ses parents. Mais soudainement elle se transforme en panda roux. Ces parents lui annoncent que c'est de famille, que ça risque d'être dangereux si elle se transforme trop souvent, et ils essaient de la calmer avant de pouvoir faire un rituel, pour se débarrasser du panda. Sauf que Mei a envie d'aller à un concert d'un groupe de boys band qu'elle aime, chose que n'approuve pas sa mère. On voit un certain tiraillement entre tradition chinoise et vie occidentale, des choses liées à l'adolescence, mais aussi des techniques de dessin typiquement japonaises... comme les dessins de Mei façon manga, des faces kawai avec ces yeux exorbitants, qui font sourire... déjà, ça sent le "hey, c'est asiatique, mettons le dans l'univers, ce serait cool", sauf que ben c'est tout ce qu'il y a comme ressort comique, facile, même si j'avoue sourire à chaque fois... ah, mis à part ces moments très gênants où la mère se montre super protectrice, donc elle surveille sa fille souvent pendant qu'elle est à l'école. Il y a aussi cet autre moment gênant où la mère tombe sur le dessin de Mei, un garçon dont elle a le béguin mais la mère pense que c'est son amoureux, et va jusqu'à le confronter pensant qu'il abuse d'elle, alors qu'il ne la connaît même pas... entre ça et la fois où elle montre devant toute la classe de Mei un paquet de serviettes hygiénique qu'elle veut lui donner. C'est juste malaisant, c'est trop! Pourtant, à la fin, on aurait presque de la peine pour la mère qui se montre trop stricte mais enfouit une peine et pression immenses, pendant tant d'années. Le père se montre bien plus cool, mais est très peu montré dans le film. Mei est certes une ado, mais juste une sale gosse qui profite de son pouvoir (parce qu'elle a eu l'idée d'aller au concert, et de profiter de son pouvoir pour en faire une sorte de marque pour que ses camarades lui donnent de l'argent afin de se payer les places de concert. Et elle va de plus en plus loin dans l'égoïsme, pour qu'au final, elle ait tout ce qu'elle veut, pendant que ses parents doivent cotiser pour reconstruire le stade, détruit lors du concert à la fin par la mère. Et enfin la transformation en panda de Mei n'a aucune incidence autre que la transformation physique et les réactions des gens)

Puis surtout, je trouve que ça veut montrer une différence entre tradition et "modernisation", pour voir qu'en fait, le moderne c'est trop bien, parce que Mei arrive à maîtriser son panda contrairement à ses tantes, sa mère et grand mère, et elle garde son panda, parce que selon elle, c'est son vrai soi. Sauf que non, elle est aimé de sa famille et surtout de ses amis pour ce qu'elle etait avant ça. Pas à cause du panda, dont elle a juste tirer un besoin pécuniaire, fait sa crise d'ado, mais n'en a rien tirer d'autre en fait. A part qu'au debut, elle etait partagée entre sa famille et ses amies, veut se montrer parfaite, depuis le panda, elle laisse plus ses emotions s'exprimer. Mais n'a pas tiré de leçons matures. Pour le coup, le message "chuis ado superficiel et je fais ce que je veux" est tout pourri! Enfin le "mon panda, mon choix" dit à la toute fin m'a achevé dans cet esprit à la con de "plus de liberté, quitte à faire n'importe quoi", avec ce "mon corps, mon choix" scandé par, notamment, des connasses soit disant opprimées, se croient tout permis et font des caisses pour rien. Alors ok, le groupe d'ado filles aime faire du beatbox, ok le petit gars qui joue les durs aime le même groupe de boys band que ses camarades filles, ok on nous montre des personnages d'origines différentes. Ça montre le monde moderne, libre en cassant quelques clichés, mais malgré tout ça, je m'en foutais de tous ces personnages.

Quand on sait que ce même studio a fait des années avant, Vice Versa, avec un autre traitement de l'adolescence, plus universel et d'une bien meilleure façon (à la fin, Riley a sa crise d'ado, pour à la fin tenter de fuguer mais réalise son erreur, et s'excuse auprès de ses parents. D'ou la scène ou ses parents et elle se serrent dans les bras, ce qui est beau.) Et aussi il y a plus longtemps, Rebelle avec Merida, qui paraît insupportable, en voulant son indépendance, contrairement aux coutumes de son royaume, et voulant changer le caractère de sa mère, ce qui l'a en fait changé... en ours. (Hmm ça rappelle une histoire d'ado qui fait sa crise et de panda roux ça) Et avec un traitement et final assez identique entre tradition et "modernité", où les parents de Merida accordent plus de liberté à cette dernière, mais on sent que Merida apprend de ses erreurs et essaie de se rattraper, tout en comprenant mieux les coutumes de son royaume et partageant certains moments avec sa mère-ours pendant son periple, si j'ose dire, elles se comprennent mieux au fil du film.

Là, Mei fait de plus en plus sa diva, mais au final, garde son foutu panda, parce qu'il ne sert à rien d'autre que de se montrer super cool, alors qu'elle est responsable de pas mal de betises, elle n'a rien appris, n'est jamais grondée, se cache derrière pas mal de choses, et on lui pardonne tout tranquillou. Le soucis, c'était juste la mère qui symbolise l'ordre. Donc non, je n'ai pas aimé ce film, pas drôle, ni émouvant, assez agréable visuellement, car très coloré, même si c'est copié sur des styles japonais. Film qui a l'air plus pour les jeunes filles, et encore. Mei est détestable et inintéressante au final, donc, niveau modèle, on repassera, je comprends beaucoup mieux les gens qui n'étaient pas dans le film en le regardant. Je sens vraiment le film qui a balancé des tas de choses venant de certains activistes bien détestables, sans qu'il y ait quelque chose de bon à en tirer au final.

Alors je n'ai pas osé voir les futurs projets de la firme à la lampe, car je sens que comme avec le MCU, je devrais de plus en plus me désintéresser de ce qui se passera ensuite. Je vois juste qu'au fil des films, je trouve les récents Pixar inintéressants, un peu comme avec les films DreamWorks, mais en plus beau... peut être ai je vu trop de films ou suis je trop vieux, ou les 2... ou que Pixar devient moins intéressant par leurs choix!