Pourquoi je n'ai pas aimé "Les petites victoires"
Comédie française de 2023, "Les petites victoires" raconte l'histoire d'une mairesse/institutrice d'un village breton (Juila Piaton) qui aide un vieil habitant ronchon et solitaire, Émile (Michel Blanc), à lire et écrire. Du coup, Emile participe aux cours que fait la mai(t)resse, au milieu d'une dizaine d'enfants.
Le film a été un succès en salles (avec plus de 925 000 entrées), que cela traite quand même de sujets réels, l'illettrisme certes, mais aussi, ce qui m'a bien plus touché, d'un village subissant les fermetures de commerces, et à deux doigts de perdre son école faute d'avoir suffisamment d'élèves. Et ces derniers points m'intéressent suffisamment parce que cela m'attriste de voir cela s'aggraver en France.
Et je vais aller directement à la fin... parce qu'au lieu d'essayer de monter une réalité alternative, ce qu'un film peut faire, s'inspirer de la réalité et s'y évader, où le village irait mieux, arriverait à surmonter ses problèmes, il montre la cruelle réalité actuelle. Cela convient à certaines personnes ou elles s'en fichent. Pas moi hélas. Ce qui peut être etrange pour un citadin, et j'avoue que ça me surprend que je sois autant touché... bref...
A la fin du film, donc, l'école ferme, les enfants iront certes dans une école moderne, avec salles remplies d'ordinateurs, en bus... attendez, du coup, ça ne gêne personne? Pourquoi ne pas avoir fait ça depuis longtemps? Ça aurait déjà soulagé au moins la mairesse... incompréhensible... bref...
Puis quid des commerces? On avait un pan sur une boulangerie réouverte. Mais les habitants, un peu con-con, et mécontents de la perte de leur bar, ils décident de faire de la boulangerie un bar clandestin... ok... que c'est triste.
Alors, le film globalement, on a notre mairesse au grand cœur, prête a aider n'importe qui, sur menée (en y reflechissant, c'est abusé, dans le sens difficile à croire vu tout ce qu'elle fait), à faire de son mieux pour sauver son village... en vain au final. Encore une fois, c'est triste! On la voit aussi aider Emile, vu comme une cause perdue au début et de ce je croyais. Mais avec cet aspect comédie/pseudo émotion, le cas de l'illettrisme n'est pas vu comme un gros handicap, limite ce n'est pas si grave. Et les personnages principaux s'aident mutuellement. Ce qui, au final, donne le titre du film. Mais encore une fois ce qui m'attriste, c'est de voir que comme dans une autre comédie française que j'ai vu, et dont j'ai parlé ici, Normandie Nue, à la fin, le village se meurt de plus en plus, mais les habitants trouvent un certain bonheur. Je trouve ça d'une tristesse!
Je ne savais pas à quoi m'attendre de ce film "Les petites victoires" honnêtement, mais... oui, ça m'a plus mis le cafard qu'autre chose.
Alors oui, à la fin, Émile sait lire, oui, il a mis 40 ans à comprendre qu'une femme lui courait après, mais qu'il a droit à une seconde chance (hein?!?! Je trouve ce pan trop surréaliste, et pendant ce temps, ça te montre la vie réelle)
Oui, la mai(t)resse... j'ai oublié son nom tiens... Alice!
Bref, elle voit qu'après avoir tant fait pour les autres, il est temps de penser à elle. Donc Alice décide de tout plaquer pour faire une longue traversée en vélo. (Au passage, elle avait droit à une très légère romance via tinder, qui a vite coulé. Encore un pan de notre triste réalité. Au moins, on ne s'attarde pas dessus avec des scènes larmoyantes)
Mais le fait de voir ce constat qui est, "les villages meurent, ainsi va la vie", plus les personnages pas très intéressants dans une histoire avec des passages abracadabrantesques me rendent perplexe.
Les habitants sont assez neuneu. Puis les personnages principaux, je ne suis pas fan. Mis à part son très joli minois, je me fous pas mal d'Alice. J'avais même oublié son nom, c'est dire. Puis Emile qui se comporte comme un mioche avec les enfants à l'école en les insultant, fume dans la cour de recré, leur apprend des gros mots, fait un coup tordu sur le "tyran de la classe"... Or ils paraissent tous gentils, le "tyran" et Émile compris, j'ai du mal à croire à tout ça en fait, c'est trop bizarre.
Puis par moment, on montre qu'Emile sait faire des choses. Lors d'un exercice, il sait comment compter une surface d'une salle... comment? On s'en fiche, il a raison, point. Puis le tyran ne sait pas nager? Oh ben tiens, Émile a un brevet de secouriste, quel heureux hasard! Puis ça va les rapprocher.
Et après tout ça, il est le super pote de la classe. Certes.
Alors le passage avec sa Claudine qui lui a écrit il y a 40 ans, mais que le gars a gardé la lettre sans la lire... c'est lunaire! A deux doigts d'être drôle malgré lui.
Du coup, je ne peux pas aimer ce personnage. Déjà que je ne comprends pas pourquoi soudainement il veut lire et écrire, il se comporte comme un gamin... j'ai du mal.
Bref le film est bourré de moments comme ça avec des trucs qui tombe du ciel pour s'interesser aux personnages... en vain!
Alors quand il veut être comique et surtout triste, c'est pire! Le début enchaine les moments censés être comiques mais sont plus malaisants qu'autre chose, tellement que c'est soit éculé, soit juste à cote de la plaque. (Un couple qui, face à Alice, explique qu'il ne couche pas ensemble. "Il ne me touche plus" dit la dame. Le mec est juste à coté mais ne dit rien. Ben parlez-en à deux! "On peut pas en parler aux enfants" rajoute-t-elle... Nan, c'est vrai?... mais, mais... C'est censé être drôle? Vu la réaction de la mairesse, embarassée, c'est censé être drôle car malaisant. Mais c'est juste malaisant, car pas drôle!) Et les moments émouvants sont juste basés sur du chantage affectif. Du forcage de bout en bout! Il y a juste la fin qui pourrait fonctionner, cet "au revoir" du village à la mairesse, mais comme je n'étais pas attaché à qui que ce soit, forcément cela tombe à l'eau. Mais je reconnais qu'il y a un petit quelque chose dans cette scène.
Enfin voilà, le fait de voir un collectif tenter le tout pour sauver un village en vain, et pour rien, et qu'au final, il faut penser à soi, cela rend triste malgré tout. Pour ceux qui s'identifient à Alice ou Émile, ça leur montre qu'on peut se dépasser, ou se chercher pour évoluer, mais comme je disais plus haut, je ne m'intéressais pas vraiment à eux, mais plus au sort du village. Pour être honnête, j'ai du le voir en entier une deuxième fois. J'ai stoppé le visionnage la première fois parce que le début était catastrophique en termes d'humour (puis autre exemple, c'est quoi le délire avec Greta Thunberg? Du genre c'est la coqueluche des enfants? Difficile à croire...) et le personnage d'Émile me paraissait agaçant.
Donc malgré les sujets intéressants traités, et la vitalité des gamins, je n'ai pas aimé ce film!
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